Lors d’une tentative de coup d’État, le Premier ministre japonais Inukai Tsuyoshi est tué
L’incident du 15 mai était une tentative de coup d’État dans l’Empire du Japon, le 15 mai 1932, lancée par des éléments réactionnaires de la marine impériale japonaise, aidés par des cadets de la marine impériale japonaise. Vestiges militaires et civils de l’ultra nationaliste Ligue du Sang (Ketsumei-dan). Le Premier ministre Inukai Tsuyoshi a été assassiné par 11 jeunes officiers de marine. 
Le procès qui a suivi et le soutien populaire de la population japonaise ont conduit à des peines extrêmement légères pour les assassins, renforçant la montée en puissance du militarisme japonais et affaiblissant la démocratie et l’état de droit dans l’Empire du Japon.
Contexte historique
Après la ratification du traité naval de Londres limitant la taille de la marine impériale japonaise, un mouvement se développe au sein du corps des officiers subalternes pour renverser le gouvernement et le remplacer par un régime militaire. Ce mouvement a des parallèles avec la société secrète Sakurakai organisée au sein de l’armée impériale japonaise. Les officiers de marine établirent des contacts avec l’ultranationaliste Inoue Nissho et sa « Ligue du sang », et approuvèrent sa philosophie selon laquelle, pour instaurer une « restauration Shōwa », il serait nécessaire d’assassiner des personnalités politiques et du monde des affaires.
En mars 1932, lors de l’«incident de la Ligue du sang », le groupe d’Inoue ne réussit qu’à tuer l’ancien ministre des Finances et chef du Rikken Minseitō, Inoue Junnosuke, et le directeur général de la Mitsui Holding Company, Takuma Dan.
Incident
Le 15 mai 1932, des officiers de la marine, aidés par des cadets de l’armée et des éléments civils de droite (dont Shūmei Ōkawa, Mitsuru Tōyama, et Kōzaburō Tachibana) mettent en scène leur propre tentative d’achever ce qui avait été commencé lors de l’incident de la Ligue du sang.
Le Premier ministre Inukai Tsuyoshi a été abattu par onze jeunes officiers de marine (dont la plupart avaient tout juste vingt ans) dans la résidence du Premier ministre. Les derniers mots d’Inukai furent quelque chose comme « Si je pouvais parler, vous comprendriez », ce à quoi ses tueurs répondirent « Le dialogue est inutile ».
Le plan d’assassinat initial avait inclus le meurtre de la star de cinéma anglaise Charlie Chaplin qui était arrivée au Japon le 14 mai 1932, lors d’une réception pour Chaplin, prévue par le Premier ministre Inukai. « Ces militants, désireux d’intégrer un esprit nativiste Yamato dans la politique, ont reconnu la nature politique chargée de la culture de masse ». Le meurtre de Chaplin faciliterait la guerre avec les États-Unis et l’anxiété au Japon, et conduirait à la « restauration » au nom de l’empereur. Lorsque le Premier ministre a été tué, son fils Inukai Takeru regardait un match de lutte de sumo avec Charlie Chaplin, ce qui leur a probablement sauvé la vie à tous les deux.
Les insurgés ont également attaqué la résidence de Makino Nobuaki, le Lord Keeper of the Privy Seal, chef du parti politique Rikken Seiyūkai, et ont lancé des grenades à main dans le siège de la Mitsubishi Bank à Tokyo, et plusieurs sous-stations de transformation électrique.
Hormis l’assassinat du Premier ministre, la tentative de coup d’État n’a rien donné et la rébellion dans son ensemble s’est avéré un échec. Les participants ont pris un taxi jusqu’au siège de la police et se sont rendus aux Kempeitai sans lutter.
Les onze officiers qui ont assassiné le Premier ministre Inukai ont été traduits en cour martiale. Au cours de la procédure, les accusés ont utilisé le procès comme plate-forme pour proclamer leur loyauté envers l’empereur et pour susciter la sympathie populaire en appelant à des réformes du gouvernement et de l’économie. À la fin du procès, le tribunal avait reçu 110 000 recours en grâce, signés ou écrits entièrement avec du sang, de sympathisants de tout le pays plaidant pour une peine clémente. De plus, neuf jeunes de Niigata ont demandé à être jugés par le tribunal au lieu de l’accusé et ont envoyé au tribunal un bocal contenant neuf de leurs propres petits doigts au vinaigre coupés en signe de sincérité.
La peine prononcée par le tribunal était extrêmement légère, et il n’y avait guère de doute dans la presse japonaise que les meurtriers du Premier ministre Inukai seraient libérés dans quelques années, sinon plus tôt. Le fait de ne pas punir sévèrement les comploteurs lors de l’incident du 15 mai a encore érodé l’état de droit et le pouvoir du gouvernement démocratique du Japon d’affronter l’armée. Indirectement, cela a conduit à l’incident du 26 février et à la montée croissante du militarisme japonais.
À propos d’Inukai Tsuyoshi premier ministre du Japon
Inukai Tsuyoshi, (né le 5 mai 1855 à Okayama, Japon – mort le 15 mai 1932 à Tokyo), homme politique et premier ministre japonais dont l’assassinat a marqué la fin de la participation du parti au gouvernement japonais dans la période précédant la Seconde Guerre mondiale.
D’origine samouraï, Inukai a commencé sa carrière comme reporter. Il devient ministre de l’éducation en 1898 puis fonde un nouveau parti politique, le Parti national constitutionnel (Rikken Kokumintō). En 1913, il prend la tête d’un mouvement populaire contre le gouvernement autocratique et impopulaire de l’ancien général d’armée Katsura Tarō . À la suite des efforts d’Inukai, Katsura a été contraint de démissionner, ouvrant la voie au développement progressif d’un cabinet choisi par le parti majoritaire à la Diète (parlement japonais).
En 1922, Inukai organisa un autre nouveau parti, le Reform Club (Kakushin Kurabu), et l’année suivante, il rejoint à nouveau le cabinet, cette fois en tant que ministre des Communications. En 1924, cependant, il détruit ce gouvernement de coalition lorsqu’il le quitte pour rejoindre les Amis du gouvernement constitutionnel (Rikken Seiyūkai ), le plus grand parti du Japon ; et en 1929, il devint président de ce parti.
En 1931, les troupes japonaises ont occupé les provinces chinoises de Mandchourie (provinces du nord-est), première étape du processus qui a conduit au conflit du Pacifique de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque le cabinet de Wakatsuki Reijirō est tombé, Inukai a pu organiser son propre cabinet, devenant premier ministre en décembre 1931. Son gouvernement a immédiatement retiré le pays de l’étalon-or et a commencé des efforts pour relancer l’économie.
Inukai était farouchement opposé aux tentatives continues de l’armée d’usurper les fonctions décisionnelles du cabinet. Il s’est préparé à envoyer un représentant pour négocier avec les Chinois et a tenté d’arrêter toute nouvelle activité militaire, après quoi il a été assassiné lors d’une tentative de coup d’État par des officiers de marine ultranationalistes.
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