Histoire de la musique – Aretha Franklin reçoit à titre posthume l’honneur de citation spéciale du prix Pulitzer, première femme individuelle à le remporter depuis 1930
Aretha Franklin (1942-2018) a reçu à titre posthume la mention spéciale du prix Pulitzer. La « reine de la soul » a reçu ce prix pour sa « contribution indélébile à la musique et à la culture américaines pendant plus de cinq décennies. »
Aretha Franklin, qui est décédée l’année dernière à l’âge de 76 ans, est l’un des 44 lauréats, moins d’une douzaine de musiciens, et la première artiste féminine à recevoir la citation spéciale du Pulitzer, les précédents lauréats étant Bob Dylan, Duke Ellington, Thelonious Monk, John Coltrane, Hank Williams, etc.
Débutant comme chanteuse de gospel, la carrière de six décennies de cette « reine de la soul » a fait de Franklin l’une des voix les plus influentes et les plus importantes de l’histoire de la pop.
Certaines de ses œuvres les plus connues incluent « Respect », « I Never Loved A Man (The Way I Love You) » et « A Rose Is Still A Rose ».
Aretha Franklin, la voix de la soul
La chanteuse américaine Aretha Franklin est morte le jeudi 16 août 2018, à l’âge de 76 ans. Elle a vendu 75 millions de disques et demeure l’artiste féminine qui a vendu le plus de vinyles de tous les temps. En 2015, elle lui fera verser une larme, en interprétant A Natural Woman. Depuis Respect en 1967, un hymne universel pour l’égalité, au titre A Rose Is Still a Rose, en 1998 (écrit et produit par Lauryn Hill).
En 1977, Aretha Franklin, fille spirituelle d’Ella Fitzgerald, l’une des dernières grandes divas du blues, se produisait à Paris. Celle qui chantait dans la chorale de l’église baptiste de son père est devenue célèbre grâce à sa voix inégalable. Le journal télévisé dressait son portrait.
Sa carrière commence au début des années 60, à l’âge de 14 ans. Sa voix est unique et ses tubes éternels : Respect en 68 lui vaudra un Grammy Award, le premier d’une longue série (18). Son timbre est chaud et puissant mais Aretha Frankin, c’est aussi un symbole de réussite et de liberté pour la communauté noire
Respect, une chanson de macho transformée en étendard féministe
Respect est l’un des titres les plus dansants et plus connus, mais aussi les plus féministes de la chanteuse. Pourtant ce n’est pas elle qui l’a créé mais le crooner Otis Redding en 1965. A l’époque, le chanteur souvent absent de son domicile trouve que sa famille le délaisse, l’un de ses musiciens lui déclare que tout ce qu’il peut réclamer chez lui c’est du respect… l’idée de la chanson est née. Une musique vitaminée sur un texte plutôt macho : « Tout se que je te demande ma chérie c’est un peu de respect quand je rentre à la maison… ».
Cette chanson est reprise en France l’année suivante par l’idole des jeunes, Johnny Hallyday. Mais c’est une femme qui va sublimer la chanson et en faire un hymne pour la liberté. Cette femme c’est une chanteuse de Gospel, Aretha. Elle cherche la chanson qui forgera sa légende. Son idée de génie c’est de transformer le refrain en incantation et épelant le mot « respect ». Mais derrière ce mot, la chanteuse entend parler de la lutte anti-ségrégationniste au cœur de l’actualité aux USA et du combat féministe. Chargée d’un nouveau sens, Respect devient LE tube d’Aretha Franklin et l’étendard de la liberté d’expression.
Un Pulitzer à titre posthume pour Aretha Franklin 
Chaque année, le Prix Pulitzer, créé en 1917, décerne des prix pour les accomplissements journalistiques, littéraires, et musicaux. La « Reine de la Soul », feue Aretha Franklin, a été honorée d’un Prix Pulitzer spécial pour l’ensemble de son œuvre. Lundi 15 avril 2019, le comité Pulitzer pour les Arts, Drame et Musique, a annoncé la nouvelle et soulignant « son incroyable contribution à la musique et à la culture américaines durant plus que cinquante ans ». Un prix à titre posthume donc, quelques mois après le décès de la Reine de la Soul le 18 août 2018, à 76 ans, suite à un cancer du pancréas. À noter qu’Aretha Franklin est la première femme à recevoir ce Pulitzer spécial depuis sa création en 1930. D’ailleurs, elle avait déjà été la première femme à entrer au Hall of Fame du Rock and Roll en 1987.
Jusqu’à l’annonce de ce prix posthume, seulement 41 prix Pulitzer spéciaux avaient été décernés depuis 1930, et les récipiendaires ont été ou des individus, ou des organisations, ou des groupes dont le « New-York Times », les écrivains E.B. White, Alex Haley et Kenneth Roberts, l’Université de Columbia et son école de journalisme, entre autres.
« Aretha est bénie, même dans la mort. Elle a continué à recevoir de multiples récompenses même après sa mort – elle a reçu presque toutes les récompenses et maintenant c’est un Prix Pulitzer, c’est juste extraordinaire ! », a déclaré Sabrina Owens, la nièce d’Aretha Franklin et son exécutrice testamentaire, dans une interview à Associated Press, lundi. « Aretha continue à nous bénir avec sa musique et elle a pavé la route pour que les femmes puissent avancer. Elle serait si heureuse », a-t-elle ajouté.
https://www.lesinrocks.com/musique/le-prix-pulitzer-rend-hommage-aretha-franklin-147116-16-04-2019/
https://www.caribbeanbosslady.com/2019/04/16/un-pulitzer-a-titre-posthume-pour-aretha-franklin/
https://liveforlivemusic.com/news/aretha-franklin-2019-pulitzer-prize/
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/aretha-franklin-la-voix-de-la-soul