Gouvernement provisoire de Russie en 1917 et le grand basculement Révolution de Février en Russie La Révolution de Février a été le résultat de l’aggravation aiguë de la crise économique et politique en Russie. Cela s’est produit apparemment spontanément lorsque les habitants de la capitale russe, Petrograd, ont commencé à se rassembler contre la guerre et contre les pénuries alimentaires dans la ville. Au fur et à mesure que les protestations grandissaient, divers réformistes politiques (à la fois de gauche libérale et radicale) ont commencé à coordonner leurs activités. En février, les manifestations à Petrograd sont devenues violentes alors qu’un grand nombre d’habitants de la ville se sont révoltés et se sont affrontés avec la police et les soldats, suivis de la grève totale. Finalement, le gros des soldats en garnison à Petrograd se joignit aux protestations et le peuple insurgé occupa la plupart des lieux importants de la ville. Cela avait conduit à l’abdication du tsar Nicolas II dans une transition de pouvoir presque sans effusion de sang. Un nouveau gouvernement provisoire a été formé. Entre février et octobre, les révolutionnaires ont tenté de fomenter de nouveaux changements, en travaillant par l’intermédiaire du Soviet de Petrograd et d’autres organisations. La force motrice derrière le gouvernement provisoire était un jeune et populaire avocat nommé Alexander Kerensky.Kerensky, en tant que ministre de la guerre, a décidé de poursuivre l’effort russe dans la Première Guerre mondiale malgré l’énorme impopularité de la guerre. Il nomma de nouveaux généraux et lança une nouvelle offensive, l’offensive Kerensky, qui commença bien puis se transforma en une nouvelle défaite. Le gouvernement de Kerensky a essayé de faire honte aux soldats pour qu’ils se battent en créant un Bataillon féminin, mais sans succès. L’échec de son offensive a suscité beaucoup de ressentiment dans la population.Gouvernement provisoire de Russie (1917) : Organe central du pouvoir de l’État, constitué le 15 mars 1917 après le succès de la révolution de février et renversé le 25 octobre (7 novembre) par les bolcheviks. Il succéda au Comité provisoire de la douma. Présidé par le prince Lvov, il tenta de poursuivre la guerre. Puis, un premier ministère de coalition (5 [18] mai-7 [20] juillet) entre les représentants de la bourgeoisie et ceux des soviets fut formé sous la présidence du prince Lvov. Lui succédèrent un deuxième (24 juillet [6 août]-1er [14] septembre) et un troisième (25 septembre [8 octobre]-27 octobre [8 novembre]) ministère de coalition présidés par Kerenski.Alexandre Fiodorovitch Kerenski (1881-1970) est un avocat et homme politique russe, membre du Parti socialiste révolutionnaire. Après la révolution de Février, il occupa différents postes ministériels dans les deux premiers gouvernements du prince Gueorgui Lvov, puis prit lui-même la tête du Gouvernement provisoire (14 septembre), avant d’être chassé du pouvoir par les bolcheviks lors de la révolution d’Octobre.
Emmenés par le populaire avocat Alexandre Kerenski, les députés socialistes de la Douma (l’assemblée législative) se rallient au Soviet de Petrograd. Le 15 mars, ils confient le gouvernement à un noble libéral, le prince Lvov. Deux émissaires se rendent au-devant du tsar, au quartier général des armées du nord, à Pskov. Nicolas II abdique dans la soirée même, soulagé d’être délivré d’un pouvoir qui lui pesait. Son frère, le grand-duc Michel, ne souhaite pas le remplacer. C’en est fini de l’Empire et de la dynastie des Romanov.Le gouvernement provisoire est créé par les députés russes de la Douma pendant la révolution de février (8-12 mars 1917) qui aboutit à la chute du tsarisme. Il disparaît pendant la révolution d’octobre (7-8 novembre 1917) à l’issue de laquelle les bolcheviks prennent le pouvoir. Constitué par des bourgeois et des nobles libéraux, favorable à la poursuite de la guerre et uniquement à des réformes politiques visant à installer la démocratie, le gouvernement provisoire s’oppose au soviet de Petrograd, né au même moment, composé par les représentants élus des ouvriers de Petrograd et des soldats mutinés, où dominent les idées des sociaux-démocrates russes (mencheviks et bolcheviks). Le soviet est favorable à la paix, à des réformes politiques et surtout à des réformes sociales. Le gouvernement provisoire ne parvient pas à arrêter la débâcle de l’armée russe qui combat les Allemands et les Austro-hongrois. Il est impuissant à bloquer le soulèvement des paysans qui s’emparent des terres des grands domaines des nobles et du clergé orthodoxe, afin de se les partager. Il est menacé par le soulèvement des bolcheviks en juillet puis par celui des officiers les plus réactionnaires à la fin d’août. Ces soulèvements sont des échecs, mais affaiblissent le gouvernement.Devant la faiblesse du gouvernement provisoire et la mise à l’écart apparente des bolcheviks, les monarchistes russes tentent de s’emparer du pouvoir. La ville russe de Riga a dû capituler devant les Allemands le 3 septembre. Général en chef russe depuis août 1917, le général Kornilov chargé de défendre Petrograd devant l’avancée des Allemands, tente un coup d’État. Ses troupes, en particulier la division sauvage composée de cosaques, marchent sur la capitale le 8 septembre, mais la grève des employés des chemins de fer et les milices armées bolcheviques que le gouvernement a dû laisser se reconstituer font échouer la manœuvre (14 septembre). Le gouvernement ne doit sa survie qu’à l’action de ses adversaires de gauche.
Il faut presque un mois pour composer un nouveau gouvernement composé uniquement de socialistes S.R. et mencheviks (le 8 octobre) sous la présidence de Kerenski. Mais ce dernier a perdu l’écoute de la population. Déjà les bolcheviks se sont organisés pour prendre le pouvoir. Proposant la paix immédiate, la direction des usines aux soviets d’ouvriers, le partage des terres, ils deviennent majoritaires au soviet de Petrograd, le 31 août éliminant les S.R. et les mencheviks compromis par leur participation au gouvernement provisoire. Les soviets de Moscou et de nombreuses villes deviennent également bolcheviks1917 – Le grand basculement
23-27 février (8-12 mars) 1917 (1). Les ouvrières du textile des faubourgs de Vyborg manifestent contre le rationnement du pain et sont rejointes par 150 000 ouvriers. Grève générale. La répression fait une centaine de morts et provoque des mutineries. Soldats et ouvriers se procurent des armes et occupent des points stratégiques de la ville.
27 février (12 mars). À Petrograd, un groupe de députés de la Douma forme un comité provisoire. Dans une salle voisine, des dirigeants socialistes créent un comité exécutif provisoire du soviet et appellent à l’élection de délégués dans les usines et les unités de soldats. Les deux organes scellent un compromis : le soviet reconnaît la légitimité d’un gouvernement provisoire dominé par les libéraux (KD), à condition qu’ils appliquent un programme de réformes démocratiques et sociales.
2 mars (15 mars). Le tsar Nicolas II cède le trône à son frère, qui abdique à son tour.
Mars-avril. Le premier gouvernement provisoire adopte des mesures concernant les libertés fondamentales, le suffrage universel, une amnistie générale, l’abolition de la peine de mort, la suppression des discriminations de caste, de race ou de religion, la reconnaissance du droit de la Finlande et de la Pologne à l’autodétermination. Il se déclare favorable à la poursuite de la guerre. Plus de 600 soviets sont constitués sur le modèle de Petrograd. Des comités de soldats, d’usine, de quartier émergent dans tout le pays. Plus de 150 000 désertions. 4 (17) avril. De retour d’exil, Lénine propose trois mots d’ordre : « À bas la guerre ! », « À bas le gouvernement provisoire ! » et « Tout le pouvoir aux soviets ! ».
20-21 avril (3-4 mai). Manifestations contre le gouvernement provisoire, qui, dans une note secrète divulguée dans la presse, a déclaré aux Alliés vouloir « se battre jusqu’à la victoire finale ». 5 (18) mai. Six anciens dirigeants socialistes du soviet entrent au second gouvernement provisoire. Les bolcheviks s’y refusent.
18 juin (1er juillet). La grande offensive russe s’enlise.
Le 2 (15) juillet, les empires centraux lancent une contre-offensive victorieuse.
3-4 (16-17) juillet. Insurrection populaire déclenchée par les marins de Cronstadt. Accusés de défaitisme en intelligence avec l’ennemi, de nombreux dirigeants bolcheviques sont emprisonnés. Lénine se réfugie en Finlande.
27 août (9 septembre). Tentative de putsch militaire mise en échec par les comités d’usine et les syndicats. Les KD sont discrédités pour avoir soutenu le général putschiste Lavr Kornilov. Les bolcheviks apparaissent comme les défenseurs de la révolution.
Fin août. Début d’une grande jacquerie contre les propriétaires terriens.
9 (22) septembre. De nouvelles élections donnent une majorité aux bolcheviks dans presque tous les soviets des centres industriels du pays. Léon Trotski est élu président du soviet de Petrograd.
25 octobre (7 novembre). Les bolcheviks s’emparent du Palais d’hiver et des principaux centres du pouvoir. Après le départ des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires (SR), le IIe Congrès panrusse des soviets entérine un gouvernement exclusivement bolchevique.
26 octobre (8 novembre). Le nouveau pouvoir annonce une paix séparée avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie et abolit la grande propriété.
12 (25) novembre. Élection de l’Assemblée constituante, où les SR dominent, les bolcheviks n’obtenant que 175 sièges sur 703.
14 (27) novembre. Les entreprises industrielles expropriées sont placées sous la responsabilité de comités élus par les travailleurs. Le gouvernement reconnaît le principe de la journée de huit heures. Les banques seront nationalisées le mois suivant.
15 (28) novembre. Le décret sur les nationalités reconnaît l’égalité et la souveraineté des peuples, le droit à l’autodétermination, à la fédération, à la sécession. Polonais, Finnois, Baltes, Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens, Azerbaïdjanais proclameront leur indépendance.
7 (20) décembre. Création de la Tcheka, la police politique du nouveau régime.
Fin décembre. Formation d’une armée contre-révolutionnaire « blanche » dans le sud du pays.
5 (18) janvier 1918. Réunion de l’Assemblée constituante, la majorité refuse d’avaliser les décrets du gouvernement. Lénine décide de dissoudre l’Assemblée au profit du Congrès des soviets.
3 mars 1918. Le traité de Brest-Litovsk avec les empires centraux entérine la perte de 26 % de la population et des régions les plus productives en acier et en blé.
Mai-juin. Réquisition forcée du blé dans les campagnes. Nationalisation des entreprises au capital supérieur à 500 000 roubles.
6-7 juillet. Les SR « de gauche » tentent un coup d’État.
Août. Lancement de l’intervention alliée pour soutenir les Russes « blancs ».
30 août. La SR Fanny Kaplan tente d’assassiner Lénine à Moscou. Le régime répond par la « terreur rouge » (arrestations préventives, exécution d’otages). Les « blancs », de leur côté, multiplient les exactions dans les villes qu’ils reprennent et annulent les décrets sur la terre, s’aliénant les masses paysannes.
21 novembre. Tous les magasins sont municipalisés. L’interdiction du libre commerce et les réquisitions aggravent les pénuries.
Mars 1919. Première grande purge du Parti. Un tiers des effectifs sont exclus.
11 novembre 1920. Les dernières troupes « blanches » fuient vers Istanbul. Elles résisteront en Extrême-Orient jusqu’en 1922.
Février-mars 1921. Insurrection des marins et des ouvriers de Cronstadt contre la « dictature des commissaires bolcheviques ». Au même moment, flambé de révoltes paysannes.
8 mars 1921. Ouverture du Xe Congrès, à l’issue duquel sont réintroduits des éléments d’économie de marché : la nouvelle politique économique (NEP).
3 avril 1922. Joseph Staline devient secrétaire général du Parti.
Décembre 1922. Malade, Lénine rédige des notes pour alerter contre les risques de déchirement et de bureaucratisation du Parti. Circonspect face à Trotski, il juge Staline encore plus dangereux. Création de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), le 30.
21 janvier 1924. Mort de Lénine.
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Gouvernement_provisoire_de_Russie/121976
https://cs.mcgill.ca/~rwest/wikispeedia/wpcd/wp/r/Russian_Revolution_of_1917.htm
https://www.herodote.net/8_mars_1917-evenement-19170308.php
https://fr.vikidia.org/wiki/Gouvernement_provisoire_(Russie)