Catégories
économie

13 mars 1569 – Bataille de Jarnac, le comte d’Anjou bat les huguenots

Les protestants français sont défaits à JarnacEuropean wars of religion - WikipediaLa décisive bataille de Jarnac, le comte d’Anjou bat les HuguenotsEuropean Wars Of Religion Wikipedia, 43% OFFLe combat, engagé sur les rives de la Charente, voit la mort d’un des principaux chefs protestants et l’émergence du duc d’Anjou, futur Henri III. Un épisode capital dans l’histoire des guerres de religions. Inutile de la chercher dans l’histoire de la politique extérieure et étrangère de la France puisque cette bataille qui se déroule sur le sol charentais, le 13 mars 1569, est un combat livré entre Français lors des « guerres civiles » que nous appelons guerres de religion et qui se sont déroulées dans le royaume de France, entre protestants et catholiques, sur près d’un demi-siècle.

13 mars 1569 - Les protestants sont défaits à Jarnac - Herodote.net
13 mars 1569 – Les protestants sont défaits à Jarnac

Elles débutent dans les manuels scolaires en 1562 et se terminent en 1598 lors de la promulgation par Henri IV de l’édit de Nantes. Mais ce sont là des dates officielles qui ne répondent pas aux souffrances des sujets des rois de France qui se succèdent sur le trône à la suite de la mort accidentelle d’Henri II en 1559. Les règnes de ses fils, les derniers rois Valois, François II, Charles IX et Henri III, occupent les trente années qui vont de 1559 à 1589.13 mars 1569 - Les protestants sont défaits à Jarnac - Herodote.netAu tout début du mois d’août 1589, Henri IV, le premier roi Bourbon, succède à Henri III, assassiné. Les trois décennies des derniers Valois sont marquées par l’omniprésence de leur mère, Catherine de Médicis, diplomate inlassable et florentine , entre des partis qui s’affrontent sous « le manteau de religion », selon l’expression d’un de ses grands capitaines attitré, le Gascon Blaise de Monluc, l’auteur des « Commentaires » . L’avènement d’Henri IV, prétendant légitime au trône de France en référence à la loi salique, fut compliqué à l’extrême puisqu’il était protestant. Seule sa conversion au catholicisme, en 1593, lui permit d’achever la reconquête de son royaume, commencée face aux ligueurs, prolongée par une guerre contre l’Espagne de Philippe II et achevée par une paix de religion qui allait durer, bon an mal an, jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes, en 1685, par Louis XIV, le petit-fils du « bon roi » Henri dont la légende ne faisait que grandir.

Les guerres de Religion en France

Rivalités et complots autour de la Saint-BarthélemyDescription de cette image, également commentée ci-après

Dans ce cadre historique, la bataille de Jarnac occupe une place bien particulière. Elle se situe à la fin de la première décennie des guerres de religion, marquée par un excès de violences fratricides qui culminent avec les massacres parisiens de la Saint-Barthélemy dans la nuit du 24 août 1572 et les jours suivants, bientôt relayés à l’automne par des massacres dans de grandes villes du royaume, notamment Bordeaux et Toulouse.La Saint-Barthélemy, en mémoire de tous les fanatismes

On sait que l’occasion du « grand massacre » de Paris fut la célébration, quelques jours auparavant, du mariage entre Marguerite de Valois, princesse royale et catholique, et Henri III de Navarre, prince protestant, fils de Jeanne d’Albret, convertie dès 1560 au calvinisme. À cette date, quasiment séparée de son époux, Antoine de Bourbon, premier prince du sang, Jeanne d’Albret peut compter sur le soutien religieux de son beau-frère, Louis de Condé, frère cadet d’Antoine, soupçonné d’avoir été l’organisateur de la conjuration d’Amboise, en mars 1560, qui avait pour but l’enlèvement du jeune roi François II sous l’emprise de la « tyrannie des Guises », oncle de son épouse, Marie Stuart.  La mort du roi, en décembre de la même année, met fin au procès engagé contre Condé qui est libéré peu après et innocenté. Cette accusation contre un prince du sang, suivie de son arrestation, de sa comparution, puis de sa libération à la suite du décès de François II, pèse lourdement sur son destin, sur les tensions futures entre grands lignages et le cycle de vengeances-revanches qu’elles engendrent.Guerre de religions : le massacre de la Saint-Barthélemy, massacre de protestants le 24/08/1572' (guerres de religion françaises : Messe de Saint-Bartholomée Photo Stock - AlamyGuerre de religionsGaspard de Coligny Statue à Paris, France Europe UE Photo Stock - AlamyDes guerres qui se réveillent sans cesse PinterestParmi elles, la vendetta des Guises et des frères Châtillon (Odet, Gaspard de Coligny et François d’Andelot) : les premiers accusant les seconds d’avoir été les instigateurs de la mort de leur chef, le duc François de Guise mortellement blessé en février 1563 par Poltrot de Méré. La paix d’Amboise scelle la fin de la première guerre civile suivie, de 1564 à 1566, par le grand tour de France du jeune roi Charles IX en compagnie de sa mère et de milliers de courtisans qui parcourent le royaume pendant plus de deux années pour y présenter le roi à ses sujets. Ainsi s’exprime la politique de « concorde » ardemment souhaitée par Catherine de Médicis pour tenter de réconcilier catholiques et protestants.ملف:Husitsky bojovy vuz replika.jpg - ويكيبيدياDès la fin du grand tour, en mai 1566, la reprise des guerres civiles s’annonce, aggravée par la révolte religieuse des Pays-Bas contre l’Espagne. Ces « seconds troubles  » sont de courte durée : pour la première fois, à la bataille de Saint-Denis, en novembre 1567, les protestants essuient une importante défaite qui se solde, côté catholique, par la mort du connétable Anne de Montmorency, et la promotion du frère cadet du roi, le duc d’Anjou, comme lieutenant général du royaume, maître des armées : il n’a pas encore 18 ans. La paix de Longjumeau, en mars 1568, met fin au conflit pour quelques mois puisque les « troisièmes troubles » débutent en aoûtImageGéographie protestante, de La Rochelle à Bergerac 

Ce sont ceux-là qui mènent à la bataille de Jarnac, le 13 mars 1569. Entre-temps, les événements se sont bousculés et chaque camp s’est préparé au conflit suivant. À la fin de l’été 1568, la reine de Navarre, Jeanne d’Albret, a quitté le Béarn sous bonne escorte militaire, épiée de loin par Monluc. Elle est partie avec ses deux enfants, Henri et Catherine, pour rallier la ville de La Rochelle où se trouvent déjà les chefs du parti protestant et leurs familles : l’amiral Coligny et le prince de Condé.Les guerres de Religion (XVIe siècle) - Le PointÀ cette date, la ville et le port de La Rochelle deviennent le refuge et le lieu des offensives protestantes grâce au soutien d’un corps de ville acquis à la Réforme. Désormais, le passage des troupes recrutées par les protestants dans les provinces du Midi suivent le même itinéraire à quelques variantes près depuis la Provence : les défilés des Cévennes, la vallée du Tarn, les gorges du Quercy, les gués de la Dordogne au niveau de Bergerac et de Sainte-Foy, le cours de la Lidoire en pays de Gurson et, pour finir, les routes de Saintonge et d’Aunis en direction des marais salants qui environnent La Rochelle. À proximité de cet itinéraire se trouve la ville de Jarnac, au bord de la Charente.  Vingt ans plus tard, ce territoire servira de bastion au futur Henri IV qui n’est encore qu’Henri de Navarre, un adolescent de 15 ans, mêlé aux choses de la guerre comme son cousin germain Henri de Condé, le fils du prince qui commande l’armée protestante avec le renfort de l’amiral de Coligny, face aux forces royales du duc d’Anjou, frère cadet du roi Charles IX, conseillé par le maréchal de France Gaspard de Saulx-Tavannes. Plus de quarante années les séparent : Henri d’Anjou a 18 ans et Saulx-Tavannes, 60.                            Guerres de Religion : résumé des huit guerres entre Protestants et CatholiquesCondé défait sur les rives de la CharenteAdmiral de Coligny of Paris! – Paris1972-Versailles2003C’est une manœuvre habile de ce militaire aguerri qui lui permet, dans la nuit du 12 au 13 mars, d’ occuper les rives de la Charente et d’attaquer successivement les troupes de Condé et de Coligny, condamnés à combattre isolément dans le village de Bassac, entre Jarnac et Châteauneuf.  Les trois cents cavaliers menés par le prince de Condé sont stoppés dans leur élan par la blessure de leur chef et la mort de son cheval. Désarçonné, privé de se relever par le poids de son armure, le prince se rend à deux gentilshommes connus de lui dans l’armée adverse. Son captivité fut très brève puisque le prince est tué d’une « pistolletade », tirée à bout portant.Montaña Blanca – 31 Enero TerciosLa mort du prince de Condé bafouait tous les codes de la chevalerie et se confondait avec un assassinat

Pour de nombreux témoins, ce coup mortel fut infligé par François de Montesquiou, capitaine des gardes du duc d’Anjou. Pour quelques autres, il le fut par un nommé François de Rousier qui, en 1585, affirma dans un mémoire au parlement de Paris avoir exécuté Condé et avoir reçu, en récompense, une pension gratifiante de 3000 livres. Quel que soit le bourreau, cette mort bafouait tous les codes de la chevalerie et se confondait avec un assassinat impardonnable pour toute la parenté du prince et pour les protestants. La suite fut pire encore.European Wars Of Religion Wikipedia, 43% OFFTout exprime le déshonneur infligé au vaincu et l’indignité de son vainqueur : sa contemplation morbide du cadavre, le transport du corps juché sur une monture dérisoire (la femelle d’un âne) dans une posture ridicule, bras et jambes pendantes, avec un retour sur les lieux où il était encore en vie à la veille du combat. Cinq ans auparavant, en 1562, à la bataille de Dreux où François de Guise s’était illustré, le prince de Condé avait déjà été fait prisonnier mais Guise, son vainqueur, l’avait accueilli à sa table, puis dans sa chambre, avant de le soustraire à la curiosité malsaine de ses compagnons d’armes.La bataille de Jarnac, la réunion des deux armées le 13 mars 1569 (détail)Jarnac redistribue les cartes

Épinglé sur Guerras, Campañas y Batallas

Le 13 mars 1569, les armées catholiques et protestantes s’affrontent à Jarnac, près de La Rochelle. Les protestants, commandés par Coligny et Condé, ainsi que par Jeanne d’Albret et son fils, le roi Henri III de Navarre (futur roi de France sous le nom d’Henri IV), sont en minorité.Tapisserie de la Tenture d'Henri III : La bataille de Jarnac | Images d'ArtL’arrière-garde protestante, conduite par Coligny, est défaite par surprise. Condé tente de la secourir avec 300 cavaliers. Trop tard. Le prince, bien que blessé, se jette néanmoins dans la bataille. Contraint à la reddition, il relève sa visière et tend son épée à un gentilhomme catholique.  C’est alors que Joseph de Montesquiou, capitaine des gardes d’Henri d’Anjou, (futur Henri III), lui tire un coup de pistolet dans la tête à bout portant ! À cette mort par traîtrise s’ajoute la profanation : la dépouille de Condé, prince de sang, est juchée sur une ânesse et renvoyée de cette façon aux protestants.   Selon certains historiens, la perfidie de Montesquiou aurait inspiré l’expression : « coup de Jarnac ». Selon d’autres, celle-ci rappellerait le duel judiciaire entre le baron de Jarnac et le seigneur de la Chataîgneraie (1547).undefined

https://www.sudouest.fr/charente/jarnac/13-mars-1569-la-decisive-bataille-de-jarnac-2796894.php

https://www.herodote.net/13_mars_1569-evenement-15690313.php 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *