Katyn : des images historiquesLes Soviétiques admettent le massacre de Katyn de la Seconde Guerre mondialeLes nazis découvrent le charnier d’officiers polonais près de Katyn Les Allemands mettent à jour le charnier de Katyn en 1941
Les Allemands mettent à jour le charnier de Katyn. En pleine guerre contre leur ancien allié soviétique, les nazis découvrent les restes de 4 143 officiers polonais dans une forêt de Pologne. Ces hommes avaient été délibérément exécutés par les Soviétiques lorsque ceux-ci s’étaient emparés en 1939-1940 de la partie orientale du pays, parce qu’ils appartenaient à l’élite du pays. Staline craignait à juste titre qu’ils s’opposent à la mainmise communiste sur le pays. Il faudra attendre 1990 pour que les Soviétiques assument la paternité de ce massacre.
Le gouvernement soviétique accepte officiellement la responsabilité du massacre de Katyn de la Seconde Guerre mondiale, lorsque près de 5 000 officiers militaires polonais ont été assassinés et enterrés dans des fosses communes dans la forêt de Katyn. L’admission faisait partie de la promesse du dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev d’être plus ouvert et franc concernant l’histoire soviétique.En 1939, la Pologne avait été envahie par l’ouest par les forces nazies et par l’est par les troupes soviétiques. Au printemps 1940, des milliers d’officiers militaires polonais ont été arrêtés par les forces de police secrètes soviétiques, emmenés dans la forêt de Katyn à l’extérieur de Smolensk, massacrés et enterrés dans une fosse commune.En 1941, l’Allemagne attaque l’Union soviétique et poussé sur le territoire polonais autrefois détenu par les Russes. En 1943, alors que la guerre contre la Russie tourne mal, les Allemands annoncent avoir déterré des milliers de cadavres dans la forêt de Katyn. Des représentants du gouvernement polonais en exil (situé à Londres) ont visité le site et ont décidé que les Soviétiques, et non les nazis, étaient responsables des meurtres. Ces représentants, cependant, ont été poussés par des responsables américains et britanniques à garder leur rapport secret pour le moment, car ils ne voulaient pas risquer une rupture diplomatique avec les Soviétiques. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la propagande allemande s’en est prise aux Soviétiques, utilisant le massacre de Katyn comme exemple des atrocités russes. Le dirigeant soviétique Joseph Staline a catégoriquement nié les accusations et affirmé que les nazis étaient responsables du massacre. La question n’a pas été revisitée pendant 40 ans.En 1990, cependant, deux facteurs poussent les Soviétiques à admettre leur culpabilité. Tout d’abord, la politique très médiatisée d’« ouverture » de Gorbatchev dans la politique soviétique.Cela comprenait une évaluation plus franche de l’histoire soviétique, en particulier concernant la période stalinienne. Deuxièmement, l’état des relations polono-soviétiques en 1990. L’Union soviétique perdait une grande partie de son pouvoir de conserver ses satellites en Europe de l’Est, mais les Russes espéraient conserver autant d’influence que possible. En Pologne, Lech Walesa Le mouvement de Solidarité érodait régulièrement le pouvoir du régime communiste. La question du massacre de Katyn avait été un point sensible dans les relations avec la Pologne pendant plus de quatre décennies, et il est possible que les responsables soviétiques aient cru qu’un aveu franc et des excuses aideraient à apaiser les tensions diplomatiques croissantes. Le gouvernement soviétique a publié la déclaration suivante : « La partie soviétique exprime ses profonds regrets face à la tragédie et l’évalue comme l’un des pires outrages staliniens. »Il est difficile de déterminer si l’admission soviétique a eu un impact. Le régime communiste en Pologne s’est effondré à la fin de 1990 et Lech Walesa a été élu président de la Pologne en décembre de la même année. Gorbatchev a démissionné en décembre 1991, ce qui a mis un terme effectif à l’Union soviétique.
Katyn, l’un des pires massacres de StalineLa malédiction de Katyn ou la complicité de Vladimir Poutine …Imaginons un instant que deux des candidats à une élection présidentielle française, celui de la gauche et celui de la droite, le président sortant, périssent ensemble dans un accident d’avion. On imagine l’émotion, le choc, que la France ressentirait et c’est exactement ce qui s’est passé, samedi, en Pologne. C’est ce qui s’y est passé, mais en pire encore car, dans cet avion, il y avait également les plus hauts représentants de tous les corps constitués et toutes les plus grandes figures de la droite. L’Etat polonais vient d’être décapité mais ce n’est pas encore tout car il y a, en plus, une tragédie dans la tragédie qui est, elle, proprement inimaginable. Cet avion n’allait pas n’importe où.Il conduisait le président polonais, Lech Kaczynski, à Katyn, pour y commémorer le massacre, il y a soixante-dix ans, de 22 000 officiers polonais assassinés d’une balle dans la nuque, sur ordre de Staline, dans cette forêt, proche de Smolensk, dans l’Ouest de la Russie, là-même, où s’est écrasé, samedi, l’avion présidentiel. Ce crime était resté d’autant plus douloureusement gravé dans la mémoire polonaise que l’URSS l’avait nié pendant un demi-siècle, l’attribuant à l’Allemagne nazie. Même après que Mikhaïl Gorbatchev eut reconnu la réalité des faits, en 1990, il avait encore fallu vingt ans pour que la Russie fasse un geste de contrition en organisant mercredi dernier, sur les lieux de la tuerie une cérémonie à laquelle son Premier ministre, Vladimir Poutine, avait invité celui de la Pologne, Donald Tusk. A la tragédie de 1940 s’est ainsi ajoutée celle de 2010 dans une unité de lieu que le théâtre lui-même aurait trouvée invraisemblable, excessive, et qui a frappé de stupeur la Pologne entière, tétanisée depuis deux jours. C’est encore le temps du deuil, bien sûr, mais le plus inouï est que ce cycle sanglant ferme symboliquement une période. Quelque chose change si profondément en Pologne que personne, rigoureusement personne, n’a vu dans cet accident du au brouillard le complot russe, l’attentat, auquel tant de Polonais auraient immédiatement pensé il y a peu d’années encore. La Pologne est enfin devenue assez sure d’elle-même, de ses frontières et de sa sécurité, pour n’avoir pas cédé à la paranoïa et, toujours plus stupéfiant, cette droite et cette gauche qui se retrouvent privés de leurs candidats, amoindries, étaient l’une et l’autre d’ores-et-déjà en déclin.Dans les funérailles des jours à venir, on enterra aussi une droite nationaliste, étatiste, plutôt sociale, qui était allée chercher ses racines dans le traditionalisme de l’entre deux guerres et une gauche issue de l’ancien parti communiste, deux forces antagonistes, marquées par l’histoire et devenues profondément anachroniques dans la Pologne d’aujourd’hui, en plein boom économique, jeune, dynamique, urbaine et incroyablement moderne. Décapitée, ces deux forces laissent la place à une formation de centre-droit, très europhile et attrape-tout, modernisatrice et modérément libérale, la Plateforme civique, le parti qui gouvernait déjà la Pologne et lui donnera son prochain président. Dans le sang, deux Pologne se seront affirmées à Katyn, celle du communisme et celle d’aujourd’hui.Crash de l’avion du président polonais en 2010 : la thèse de l’explosion progresseLa commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le crash en Russie qui a coûté la vie du président polonais en 2010 a attribué pour la première fois l’accident à deux explosions, à bord de l’appareil. Le rapport charge Moscou, soupçonné de longue date par les conservateurs polonais.C’est un événement douloureux de l’histoire polonaise contemporaine. Le 10 avril 2010, un crash aérien sur le territoire russe faisait 96 morts, dont le président polonais Lech Kaczynski qui se rendait en Russie pour rendre hommage aux victimes du massacre de Katyn de 1940. Mais alors que les précédentes enquêtes avaient privilégié la thèse de l’accident, une commission d’enquête a publié ce mardi un rapport dans lequel elle attribue le crash à l’explosion de deux engins placés à bord de l’appareil.Le rapport laisse entendre que les engins explosifs auraient pu être introduits dans l’aéronef, un Tupolev Tu-154, lors de la rénovation de l’appareil, survenue peu de temps auparavant en Russie. Ces réparations, souligne le rapport, ont eu lieu aux usines Aviakor de Samara. Des usines « appartenant à l’époque à l’oligarque russe Oleg Deripaska, ami du Premier ministre russe d’alors, Vladimir Poutine », indique la commission.
De faux renseignements « sciemment » transmis aux pilotesPrudente avec les mots qu’elle emploie, la commission parle de « possibilités » d’installer des explosifs et évoque des déflagrations provoquées « en temps et lieu voulus grâce à un message radio codé ». Le rapport affirme par ailleurs que des traces d’explosifs ont été retrouvées sur des fragments de l’avion.Pour étayer sa thèse, le rapport cite également l’enregistrement des dernières secondes du vol, qui permet d’entendre un choc suivi d’exclamations de l’équipage. Ce bruit avait été interprété par la première enquête comme lié à une collision de l’appareil avec un arbre. Pour la nouvelle commission, il s’agit de la première explosion. Le rapport accuse par ailleurs les contrôleurs aériens russes d’avoir « sciemment » transmis de faux renseignements aux pilotes polonais.Le frère de Lech Kaczynski accuse la Russie
Le crash de l’avion présidentiel a créé un traumatisme toujours vivace en Pologne. Dans les jours suivant la catastrophe, certains membres du parti conservateur Droit et Justice (PiS), au pouvoir à l’époque, avaient accusé Vladimir Poutine, alors Premier ministre, d’être derrière cet «attentat».Dimanche 11 avril 2022, le frère jumeau du président défunt et président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a de nouveau accusé la Russie et a promis que des preuves allaient être « présentées au public très prochainement ». Devant le palais présidentiel, il a demandé « à qui profite le crime » et a évoqué la politique de son frère, opposée aux intérêts de Moscou, tant lors du conflit russo-géorgien de 2008 que dans la stratégie de construction de gazoducs évitant la Russie.Moscou refuse de rendre l’épaveCherchant à identifier les éventuels commanditaires de l’opération, le nouveau rapport d’enquête évoque une « ingérence illégale » visant le président Kaczynski en raison de sa politique opposée aux intérêts de Moscou. La commission n’emploie en revanche pas le mot « d’attentat » comme l’a fait, dimanche, Jaroslaw Kaczynski.Les causes de la catastrophe ont fait l’objet de vifs débats politiques en Pologne. Les conservateurs du PiS ont accusé le gouvernement libéral de l’époque de négligences dans la préparation de la visite et d’insuffisances dans l’enquête. De son côté, Moscou a rejeté l’entière responsabilité du crash sur la Pologne et refuse de rendre l’épave, réclamée depuis des années par Varsovie. Les nouvelles accusations visant la Russie pourraient détériorer encore davantage les relations avec Varsovie, déjà mises à mal par la guerre en Ukraine
https://www.history.com/this-day-in-history/soviets-admit-to-katyn-massacre
https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-12-avril-2010