COMMENT KHOMEINY A USURPÉ LA RÉVOLUTION ANTIMONARCHIQUE DE 1979 ?
TOUS LES DIRIGEANTS IRANIENS SONT RESPONSABLES DE L’EXÉCUTION DE 30 000 PRISONNIERS POLITIQUES
Le 1 février 1979, Khomeiny retourne en Iran après 15 ans d’absence totale du champ de bataille, promettant la liberté et réalisant les droits du peuple.
En ce jour anniversaire de la révolution antimonarchique de 1979, il fait honorer et saluer la détermination du peuple héroïque d’Iran qui, le 11 février 1979, a renversé la dictature du Chah qui se vantait d’avoir une armée de 700.000 hommes. La même détermination s’est manifestée lorsque les fils et les filles les plus courageux du peuple iranien ont donné leur vie, montrant ainsi qu’ils ne se sont jamais soumis et ne capituleront jamais devant ceux qui ont volé leur liberté et la souveraineté du peuple. Du soulèvement du 11 février 1979 à ce jour, en passant par la matinée sanglante en 1988, la volonté de se rebeller et de se révolter s’est renforcée au cours de la confrontation contre les offensives de Khomeiny, qui a pillé les fruits de plus de 70 ans de souffrance et de sacrifice du peuple. Depuis lors et comme nous l’avons vu au cours des récents soulèvements, l’Iran n’a cessé d’être en proie à l’agitation, à la révolte et à la rébellion pour la liberté. Le peuple d’Iran a été réprimé et massacré un millier de fois, mais il s’est relevé de ses cendres un millier de fois de plus. Il a subi mille défaites, mais il s’est relevé mille fois plus. Et le soulèvement final, qui marquera le dernier jour de l’abominable régime des mollahs, se profile à l’horizon.En effet, une nation qui n’a jamais cessé de se soulever et de se révolter atteindra sans aucun doute la liberté et reprendra la souveraineté du peuple usurpée.
L’esprit maléfique de Satan lui-même, Khomeiny, inhumain et fourbe, le grand voleur du siècle, a réussi à dominer le climat révolutionnaire. Les mots et leurs significations ont également été anéantis. La devise principale de la révolution, son essence même, était « la liberté » ; liberté, liberté glorieuse (…) C’est la devise que le Chah et les mollahs méprisent et redoutent.
Les guides suprêmes du régime, Khomeiny et Khamenei, se sont donné beaucoup de mal pour fabriquer et déformer l’histoire moderne de l’Iran, en la contaminant avec la pensée des mollahs. Mais le souvenir des pionniers de la liberté et de la révolution continue d’inspirer et de montrer la voie à suivre.
Khomeiny a volé la révolution antimonarchique et toute la passion et l’espoir que nourrissait le peuple à l’époque. Mais la question est de savoir quel genre de circonstances il a pu exploiter pour atteindre son objectif. La vérité est que cette grande révolte populaire a représenté l’évolution d’un mouvement qui a commencé avec la Révolution constitutionnelle de 1906. Elle était le résultat des souffrances et des sacrifices du peuple iranien. C’était le résultat de mouvements successifs qui ont entraîné de grands sacrifices. Il s’agit notamment des mouvement, des soulèvements et le mouvement nationaliste dirigé par Mohammad Mossadeq, et les mouvements des années 1970. Cette révolution populaire de 1979 a été le fruit des nombreux sacrifices et des souffrances endurées par l’OMPI et d’autres militants tombés au champ d’honneur ou dans les salles de torture de la dictature du Chah ou de son père.
L’imposteur Khomeiny vient d’une ascendance sordide qui comprenait ses ancêtres , qui étaient des alliés acharnés de la tyrannie en place et qui l’aidaient. Khomeiny et son cercle de mollahs, qui ont commencé à dominer le destin du peuple iranien, n’ont rien à voir avec cette lutte et les souffrances qui y sont associées ; ils n’ont pas enduré de douleur ou de souffrance pour obtenir la liberté du peuple iranien, ni ne croient fondamentalement à la liberté ou à la démocratie. La tyrannie du Chah et la répression des partis nationalistes et des mouvements révolutionnaires ont ouvert la voie à l’ascension de Khomeiny. Au niveau international, la complicité évidente des gouvernements occidentaux avec Khomeiny a aidé le grand voleur du siècle à s’emparer du pouvoir. S’il avait eu le plus infime degré de sympathie pour l’essence de la révolution et les exigences démocratiques des dirigeants du soulèvement, il n’aurait pas détruit l’édifice de la révolution sur la tête des révolutionnaires dès qu’il a établi son pouvoir. Si Khomeiny avait permis à la révolution d’avancer sur sa trajectoire naturelle, s’il avait donné au peuple la possibilité de faire son choix naturel et s’il s’était abstenu de réprimer l’OMPI par des exécutions en masse, des tortures impitoyables et une machinerie d’espionnage et de terrorisme notoire, l’Iran aurait connu une liberté et une démocratie durables malgré tous les flux et reflux, mais ….
Le changement de stratégie des Américains et le candidat Idéal de Carter [Khomeyni], le remplaçant du Chah en Iran
La fin officielle de la guerre du Vietnam le changement de stratégie des Américains
L’échec des États-Unis dans les années 1970 a été perçu comme le signe du déclin de l’empire. Lorsque les Accords de Paris entérinent le retrait des GI du Vietnam le 21 janvier 1973, la puissance américaine semble grandement affaiblie et doit faire face à une triple crise. Il s’agit d’abord d’une défaite militaire. Les Américains entendent faire échec à la subversion communiste dans le monde après son échec au Vietnam en approchant la religion fondamentaliste musulmane comme celle de Khomeyni :
La révolution est en marche et la leçon d’Histoire
Une chose est sûre : c’est au cours de ces journées que le Chah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi perd définitivement son statut d’allié choyé. Si les atteintes répétées aux droits de l’homme ont rendu le dictateur de moins en moins fréquentable, il est surtout empêtré depuis septembre 1978 dans une crise de régime sans issue à la suite de soulèvements populaires. Dès janvier 1979, Carter, Schmidt, Callaghan et Giscard d’Estaing conviennent de lâcher le Chah d’Iran et de soutenir l’accession au pouvoir de l’ayatollah Khomeyni, fidèle à la nouvelle doctrine américaine : plutôt les islamistes que les communistes.
En apparence, c’est une réunion de plus entre grandes puissances. Mais en coulisses se joue ici l’avenir de l’Iran et de celui qui dirige le pays depuis 1953. Les 5, 6 et 7 janvier 1979, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing, le président américain Jimmy Carter, le Premier ministre britannique James Callaghan et le chancelier allemand Helmut Schmidt sont à la Guadeloupe pour régler le sort du monarque d’Iran. « Carter nous a annoncé sans ambages que les Etats-Unis avaient décidé de retirer leur soutien au régime du Chah », raconte VGE dans ses mémoires (Le Pouvoir et la Vie, éd. Compagnie 12, 2006). Dans ses propres souvenirs, l’Américain Carter prétend que la décision est venue des trois autres qui ne voulaient plus de ce despote…
Chaque jour ou presque, par dizaines de milliers, des opposants descendent dans les rues pour exiger le départ du dictateur. Ces manifestations, qui tournent régulièrement à l’émeute, sont ponctuées d’affrontements meurtriers avec la police. La révolution d’Iran est en marche et les heures du «roi des rois» sont comptées. Raoul Delaye, l’ambassadeur de France à Téhéran, n’en doute pas. Dans l’un de ses télégrammes à Paris, il écrit : «Le Chah ne parvient pas à se faire obéir de ses jardiniers.» Tout est dit ! Fin décembre 1978, VGE veut en avoir le cœur net. Il envoie son fidèle Michel Poniatowski sur place. A son retour, l’ex-ministre de l’Intérieur décrit un pays en plein chaos. Il glisse à VGE : «C’est foutu.»
Il est temps de remplacer le Chah. Par qui ? Bien avant le sommet de la Guadeloupe, les Etats-Unis, qui officiellement soutiennent le dictateur, sont à la manœuvre. Ils ont identifié leur candidat : l’ayatollah Khomeyni. «Les Américains veulent à tout prix éviter que le parti communiste iranien prenne le pouvoir. Ce qui offrirait à l’URSS l’accès maritime sur l’océan Indien et une position privilégiée pour accéder au pétrole…», décrypte Yvonnick Denoël dans Guerres secrètes au Moyen- Orient. Washington vient de forger sa nouvelle doctrine : « plutôt les islamistes que les communistes ! » Le calcul est cynique. C’est du moins ce qu’estiment Pierre et Christian Pahlavi qui, dans le Marécage des ayatollahs (éd. Perrin, 2017), écrivent que les Etats-Unis souhaitent «encourager les mouvements islamistes de manière à générer un chaos régional susceptible de se propager dans les provinces musulmanes de l’Union soviétique et provoquer sa destruction».
Khomeyni, le remplaçant du Chah
Nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, en cette fin d’année 1978, Khomeyni est en France (Pourquoi ?) à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines, où il a trouvé refuge début octobre. Le jour de son installation, VGE est en voyage au Brésil. Alexandre de Marenches, patron des services secrets, l’alerte que «l’arrivée de cet encombrant visiteur n’est pas une bonne nouvelle». En quelques semaines, le religieux chiite devient l’idole des médias. Des reporters accourent du monde entier. Inconnu du grand public, le «Guide suprême» enchaîne les interviews : plus de 130 en 112 jours de présence en France ! Le magazine américain Time en fait son homme de l’année et nombre de journalistes jouent les thuriféraires. Parce qu’il fédère derrière lui les différentes oppositions au Chah, bien peu jugent nécessaire d’enquêter sur ce personnage. Seul ou presque, Patrick Wajsman exprime de sérieuses réserves dans les colonnes du Figaro. «Le séjour court mais très sensible de l’imam Khomeyni et le rôle très favorable des médias français dans les échos aux idées du Guide furent déterminants dans la victoire de la révolution», [candidat de Jimmy Carter et les autres] estime ainsi Safoura Tork Ladani dans L’Histoire des relations entre la France et l’Iran. Le monde politique hexagonal est, lui aussi, presque unanime.
La révolution de 1979 en Iran a été l’un des plus grands et des plus magnifiques mouvements populaires de l’histoire des mouvements de libération qui ont mis fin à la dictature des Pahlavi. Avec le renversement du régime du Chah, le peuple iranien, en particulier les femmes, a cherché à jouir de ses droits et libertés pour établir une nouvelle société. Mais Khomeiny candidat de Jimmy Carter et les autres au sommet de la Guadeloupe en fin décembre 1978 a volé la direction de la révolution et en a détourné tous les objectifs. Khomeiny a commencé son offensive contre les libertés des femmes iraniennes une semaine à peine après la Révolution de 1979, avec une répression de leurs droits. La discrimination sexuelle et la misogynie sont l’essence idéologique du régime fondé par Khomeiny. C’est pourquoi il s’est mis à agresser les femmes dès son arrivée au pouvoir.
Il a exprimé son idéologie en réponse à une journaliste qui lui demandait quel était le rôle des femmes dans un gouvernement islamique, en disant que ce n’était pas le moment de le dire. Peu après la révolution de 1979, il a révélé son véritable visage.
Les dirigeants iraniens « sont responsables » de l’exécution de 30 000 prisonniers politiques en 1988
En 1988, Khomeiny, le guide suprême des mollahs, a lancé sa «solution finale» par une fatwa décrétant le massacre des prisonniers politiques en Iran. Durant le terrible été 1988, plus de 30 000 prisonniers politiques dont une grande partie était en prison pour avoir milité ou sympathisé avec les Moudjahidine du peuple d’Iran, la principale force d’opposition au régime, ont été exécutés.
Un génocide religieux
Au cours de l’été 1988, environ 30 000 prisonniers politiques dont plus de 90% étaient des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI, la principale opposition au régime iranien), visés par un ordre d’exécution de l’ayatollah Khomeiny, ont dû affronter les «commissions de la mort». Ces commissions étaient formées dans chaque province par trois ou quatre représentants du régime. Ebrahim Raïssi, l’actuel président iranien, alors procureur adjoint, était membre de celle de Téhéran. On vérifiait en une minute si le détenu politique – y compris les personnes ayant déjà été jugées et qui avaient purgé leur peine – était resté fidèles à ses convictions. Auquel cas c’était l’exécution immédiate. Ce massacre orchestré par la dictature religieuse en place «fut le point culminant des atrocités», a dernièrement déclaré Jeffrey Robertson, ancien président du tribunal spécial de l’ONU pour la Sierra Leone.
Jeffrey Robertson explique que deux raisons, «raciales ou religieuses» font qu’un massacre est considéré comme un génocide. «Il faut revenir à la fatwa de Khomeiny: ‘Comme les hypocrites traîtres ne croient pas en l’islam, que tout ce qu’ils disent est basé sur la tromperie et l’hypocrisie, qu’ils sont des apostats, et parce qu’ils sont en guerre contre Dieu, ils doivent être exécutés.’ Ainsi la raison principale de ce massacre était la guerre contre Dieu», conclut-il. Pour Eric David, professeur émérite de droit international à Bruxelles, «il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité». Et de préciser: «Cela va même plus loin qu’un génocide: les victimes ont été tuées parce qu’elles appartenaient à un courant de l’islam que le gouvernement des mollahs renie. [Elles] ont été massacrées pour des raisons religieuses, conformément à l’article 2 de la Convention de 1948 sur le génocide». L’assassinat du professeur Kazem Radjavi, premier ambassadeur d’Iran à l’ONU à Genève après la chute du chah, a été commis en 1990 parce qu’il dénonçait le massacre des prisonniers politiques de l’été 1988. C’est pourquoi les juges suisses du Tribunal pénal fédéral ont décidé que l’enquête menée jusqu’à ce jour sous le nom d’assassinat (de Kazem Radjavi) s’étend «à des crimes de génocide et crimes contre l’humanité.» L’OMPI considère la liberté comme l’essence même de l’existence. Elle estime que c’est l’un des enseignements fondamentaux de l’islam. De fait, depuis le premier jour du régime des mollahs, la question de la liberté est à la base du conflit entre l’OMPI et Khomeiny. Ce dernier dénonçait la liberté comme une question occidentale n’ayant rien à voir avec l’islam.
L’OMPI défend et pratique l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines, notamment à la direction politique. Depuis de dizaines d’années, ce sont des femmes qui se succèdent à la tête de cette organisation. Elles forment la majorité du parlement en exil de la résistance iranienne, le CNRI, auquel l’OMPI adhère. Dans son plan sur les libertés des femmes, le CNRI leur reconnait le droit de se vêtir comme elles veulent, alors que les mollahs imposent un code vestimentaire humiliant. Sous leur régime, il existe plus de vingt organes de contrôle et de répression des femmes. L’OMPI défend la souveraineté populaire: la légitimité politique ne résulte que du vote libre du peuple. Elle est la seule organisation musulmane du Moyen-Orient à défendre la séparation de la religion et de l’Etat. Pour Khomeiny et son successeur Khamenei, leur légitimité vient du ciel; ils se proclament les représentants de Dieu sur Terre. Outre la sélection des candidats aux élections par des organes nommés par le guide suprême, ce dernier est en droit de destituer le président, tuteur du peuple considéré comme «mineur». C’est pour toutes ces différences que Khomeiny a lancé en 1988 une fatwa ordonnant le massacre de tous les membres et partisans de l’OMPI qu’il taxait d’ennemis de Dieu. Un génocide.
Le massacre de plus de 30.000 prisonniers politiques en Iran en 1988 a été décrit comme le plus grand crime contre l’humanité après la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs années après ce génocide, le régime iranien refuse toujours de reconnaître les exécutions ou de fournir des informations sur le nombre de prisonniers tués. Sur la base de témoignages des survivants, on sait que le massacre avait été préparé pour commencer au moins un an auparavant. L’ordre du massacre est venu directement de Khomeiny sous la forme d’un décret religieux, une fatwa, appelant à l’exécution de tous ceux et toutes celles qui refuseraient de renoncer à leur soutien aux Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’opposition démocratique à la dictature religieuse. Un organe dit « commission d’amnistie », mais mieux connu parmi les prisonniers comme la commission de la mort, posait une simple question à tous les prisonniers : « maintenez-vous votre soutien à l’OMPI ? » Ceux et celles qui répondaient oui étaient exécutés, même s’ils avaient purgé la peine à laquelle ils avaient été condamnés. Aucune des victimes n’avait eu de nouvelles activités en détention et beaucoup étaient à peine âgés de 15 ou 16 ans lors de leur arrestation.
Les exécutions ont commencé dans la dernière semaine de juillet, avec un pic du 28 juillet au 14 août, et ont continué jusqu’à l’automne et dans certains endroits jusqu’à l’année suivante. La grande majorité des victimes étaient des membres et sympathisants de l’OMPI, mais l’ordre a été étendu à d’autres groupes par la suite. Les prisonniers ont été pendus par groupes. Les corps étaient ensuite transportés hors des prisons dans des bennes et enterrés dans des fosses communes. Il n’y a eu aucune pitié, ni pour les adolescentes, ni même pour les femmes enceintes. La hâte avec laquelle Khomeiny a tenu à exterminer les prisonniers politiques était si immonde, que plusieurs de ses plus proches confidents ont été pris par le doute.
Violées avant d’être pendues
Hossein Ali Montazeri, le successeur désigné de Khomeiny et deuxième plus haute autorité du pays à l’époque, avait lancé un appel à la clémence et à un ralentissement dans le rythme des exécutions. Dans un livre de mémoires publiés en décembre 2000, Montazeri souligne la brutalité des tortures pratiquées en particulier contre les jeunes filles et les femmes avant leur mise à mort, lors du massacre de 1988. Dans une lettre célèbre à Khomeiny qui lui a valu sa destitution, Montazeri écrit : « Si vous insistez sur votre décision, donnez au moins l’ordre (à la Commission de mort constituée de trois juges) de fonder ses décisions sur un vote unanime et non pas à la majorité des voix. Les femmes devraient également faire exception, en particulier les femmes avec des enfants. Et enfin, l’exécution de plusieurs milliers de personnes en quelques jours va se retourner contre nous. » De cette lettre, nous pouvons comprendre le rôle et l’impact des femmes dans les prisons à cette époque. Elles faisaient preuve de fermeté et de résilience. Elles résistaient tout en sachant qu’elles seraient horriblement violées avant d’être pendues. Mais elles ont dit NON aux bourreaux.
80% des femmes d’une section exécutées
On rapporte que 80 % des femmes de l’OMPI détenues de la section 3 de la prison d’Evine à Téhéran ont été massacrées en septembre 1988. Il y avait notamment Monireh Radjavi, mère de deux petites filles, et qui a été exécutée uniquement parce qu’elle était la sœur du dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi. Il y avait aussi Achraf Ahmadi, une prisonnière politique du temps du Chah, mère de quatre enfants. Parmi les victimes figuraient également un large éventail de personnes de diverses professions, ainsi que des candidates aux élections législatives comme la joueuse de l’équipe nationale de volleyball Forouzan Abdi figurent aussi au nombre des victimes du massacre de 1988.
Un document exceptionnel
Reportage: le massacre des prisons en 1988 en Iran
Un enregistrement exceptionnel publié début aout 2016 par le fils de Montazeri sur le site officiel de son père, apporte des preuves accablantes contre le régime des mollahs et révèle aussi d’affreux détails sur le massacre des femmes. Il s’agit de l’enregistrement d’une rencontre de 40 minutes entre Montazeri et les membres de la Commission de la mort, peu après le début du massacre. On entend parler de l’exécution d’une jeune fille de 15 ans emprisonnée depuis à peine deux jours dans le but de briser son frère résistant ; mais comme elle n’a rien dit contre son frère exécuté, on l’a elle aussi exécutée. La bande fait également référence à l’exécution d’une femme enceinte à Ispahan. L’image globale du massacre de 1988 reste floue parce que à cause de son ampleur, et qu’il a englobé toutes les prisons du pays. Dans certains cas, il n’y a pas eu de survivant. Le régime des mollahs a fait de toutes les informations sur massacre un délit, pensant éviter les fuites. Ce qui est connu a donc été reconstitué à partir d’un nombre limité d’informations rapportées par les rares survivants, les rares familles convoquées pour récupérer les corps de leurs proches, ainsi que des aveux ici et là d’anciennes autorités du régime. L’autre aspect de ce crime contre l’humanité démontre la fermeté d’une génération qui n’a pas cédé sous la menace de la mort et qui a défendu son identité intrinsèquement liée à la liberté de la nation. Cette génération a ainsi scellé le droit au libre-choix et à la liberté d’opinion.
Appel à un tribunal international
La Résistance iranienne renouvelle son appel à traduire devant une cour de justice internationale tous les auteurs et responsables du massacre de 1988 en Iran pour crime contre l’humanité. Ces criminels sont toujours au pouvoir et occupent des postes importants. Parmi eux, Ali Khamenei (alors président sous Khomeiny), Hassan Rouhani (alors assistant du commandant en chef par intérim des forces armées), et les membres de la commission de la mort, Mostafa Pour-Mohammadi (ancien ministre de l’Intérieur et ministre de la Justice sous Hassan Rouhani), Hossein-Ali Nayyeri (chef de la Cour suprême de discipline des juges sous Rouhani), Morteza Eshraqi (alors procureur), et Ebrahim Raïssi (membre de l’Assemblée des experts, ancien chef de la fondation Astan Qods-e Razavi, ancien chef du pouvoir judiciaire, et le président du régime clérical).
Suède : ouverture du procès historique d’un Iranien accusé d’exécutions de masse en Iran en 1988
Un procès fleuve, qui restera dans les annales: un ancien responsable iranien, accusé d’être le bourreau impliqué dans des exécutions de masse d’opposants ordonnées par l’ayatollah Khomeiny en 1988, est jugé depuis le 10 août 2020 en Suède, une première dans ce dossier très sensible.(Pour qui ?)
Hamid Noury, 60 ans, a été arrêté en novembre 2019 à l’aéroport international de Stockholm-Arlanda à l’occasion d’une visite en Suède. Il se trouve depuis en détention. Selon le parquet suédois, Noury a, entre le 30 juillet et le 16 août 1988, « intentionnellement ôté la vie à un très grand nombre de prisonniers sympathisants ou appartenant aux Moudjahidine du peuple » visés par un ordre d’exécution de l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, après les attaques commises par le mouvement contre le régime à la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-88).
Une histoire encore très actuelle
L’affaire est très sensible en Iran, des militants accusant des responsables aujourd’hui au gouvernement d’y avoir joué un rôle: comme le président Raïssi, accusé par Amnesty International d’avoir été membre d’une «Commission de la mort», à l’origine des exécutions. Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir été impliqué mais a rendu «hommage» à l’«ordre» donné selon lui par l’ayatollah Khomeiny de procéder à cette épuration. Des ONG de défense des droits humains font campagne depuis des années pour que justice soit rendue sur ce qu’elles considèrent être l’exécution extrajudiciaire de milliers d’Iraniens, en majorité jeunes, à travers l’Iran, au moment où s’achevait la guerre irano-irakienne. Durant la même période, Hamid Noury est également soupçonné d’avoir participé à l’exécution d’autres prisonniers sur la base de leur idéologie ou de leur croyance, considérés comme opposés à «l’Etat théocratique iranien», selon le parquet.
https://www.letemps.ch/monde/suede-proces-historique-dun-iranien-accuse-massacres-iran-1988
https://lecourrier.ch/2021/11/29/un-genocide-religieux/