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21 février 1944 – Exécution des membres du groupe des FTP-MOI de Missak Manouchian

L’Affiche rouge : Missak Manouchian, héros de la RésistanceMont Valérien: a site of history and remembrance | Chemins de mémoireLe 21 février 1944, 25 hommes sont fusillés au Mont-Valérien. Les 22 membres du groupe des FTP-MOI de Missak Manouchian, symbolisés par l’Affiche Rouge, tomberont sous les balles. Ils étaient Juifs, Arméniens, Polonais, Hongrois, Espagnols, Italiens… Tous unis par les valeurs universelles de l’Humanité, tous liés par leur amour pour la liberté. Ce même jour, trois résistants bretons, lycéens de Saint-Brieuc sont fusillés, condamnés à mort pour « activité de franc-tireur et avoir participé à un meurtre ».La résistanceLe 21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de grandes affiches rouges. Placardées à 15 000 exemplaires, elles font état de l’exécution au mont Valérien de 23 « terroristes » membres d’un groupe de FTP (francs-tireurs partisans), qualifiés d’« armée du crime ».  Le chef de ce groupe de résistants s’appelle Missak (Michel) Manouchian. Il est né en Arménie 36 ans plus tôt et a perdu son père dans le génocide arménien.  Quand il arrive en France, en 1924, il apprend le métier de menuisier et adhère au syndicat communiste, la CGTU. Il écrit par ailleurs des poèmes et se consacre à la littérature et à l’étude. ImageAu Parti communiste, il fait partie du groupe MOI (Main-d’œuvre Immigrée). Pendant l’occupation allemande, il rejoint un petit réseau de résistants communistes, les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main-d ‘Œuvre Immigrée). La propagande nazie daube sur l’origine étrangère de Manouchian et de ses compagnons d’infortune (pour la plupart Arméniens comme lui ou juifs d’Europe de l’Est). Mais il n’est pas sûr que cette argumentation ait eu l’effet attendu sur l’opinion française si l’on en croit le beau poème de Louis Aragon chanté par Léo Ferré…

Un réseau très recherché  Les lieux dédiés à la mémoire du Groupe Manouchian dans la capitale – Paris Lights UpLe réseau des FTP-MOI a été fondé en mars 1942 par Boris Holban (34 ans), de son vrai nom Bruhman. Issu d’une famille juive qui a fui la Russie pour la Bessarabie puis la France, Boris Holban s’engage en 1939 dans un régiment de volontaires étrangers. Fait prisonnier, il réussit à s’évader grâce au réseau d’une religieuse de Metz, Sœur Hélène (François Mitterrand bénéficiera du même réseau).  En mars 1942, Boris Holban met sur pied les FTP-MOI parisiens avec des équipes de Roumains, de juifs polonais et d’Italiens sans compter un détachement spécialisé dans les déraillements et des services de renseignement, de liaison et de soins médicaux. Ce sont au total 30 combattants et une quarantaine de militants. Ils sont affiliés au mouvement des FTP, créé par le parti communiste à la fin de l’année précédente.  Les FTP-MOI commettent à Paris 229 actions contre les Allemands, de juin 1942 à leur démantèlement en novembre 1943 par la Brigade Spéciale N°2 des Renseignements généraux (BS2), un organe de la préfecture de police de Paris chargé de la traque des communistes.https://leparisien.fr/resizer/kAMs2aTaH_tUWYzT-cnE7zCF63Q=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/CLYYXYHFBIOWYOFI5GPB3DUHUE.jpgLa plus retentissante de leurs actions est l’assassinat, le 28 septembre 1943, du général SS Julius Ritter, qui supervise le Service du Travail Obligatoire (STO), responsable de l’envoi en Allemagne de centaines de milliers de jeunes travailleurs français.  En août 1942, la direction nationale des FTP enlève la direction des FTP-MOI à Boris Holban car celui-ci refuse d’intensifier le rythme de ses actions. Il juge non sans raison que le réseau est au bord de la rupture. Il est remplacé à la tête du groupe par Missak Manouchian.  Suite à une trahison, celui-ci est arrêté par la police française avec plusieurs de ses amis le 16 novembre 1943, à Évry Petit-Bourg, sur les berges de la Seine. ImageSa compagne Mélinée réussit à échapper à la police.  Livrés à la police militaire allemande, Manoukian et 23 de ses camarades sont jugés devant la presse collaborationniste qui s’appesantit sur leurs origines et leur « cynisme ». Vingt-deux sont exécutés le 21 février 1944. C’en est fini des FTP-MOI. Rappelé par les FTP en décembre 1943, Holban retrouve et exécute le traître qui a livré le groupe. Après la Libération, il s’en retourne en Roumanie où il devient colonel puis général. Mais le dictateur Ceausescu le déchoit de son grade et l’envoie travailler dans une usine jusqu’à sa retraite. Revenu en France, il sera décoré de la Légion d’Honneur le 8 mai 1994 sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile par le président François Mitterrand.Missak Manouchian en route vers le Panthéon – LDJExemple de l’engagement des immigrés dans les guerres menées par la France, Missak Manouchian a rejoint la résistance en 1943 et sera exécuté par l’occupant allemand en 1944.  Affaiblie démographiquement par la Première Guerre mondiale, la France recourt massivement à la main-d’œuvre étrangère. Compensant un manque de structures d’accueil, les nouveaux arrivants se fédèrent dans le cadre du mouvement syndical communiste et donne naissance à la MOE, Main-d’œuvre étrangère, qui deviendra MOI, Main-d’œuvre immigrée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’organisation donne naissance à un groupe qui lance des actions de résistance : les Francs-tireurs et Partisans-Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI).

Le plus célèbre de ses membres est Missak Manouchian. Né en 1906 en Turquie, il est marqué par les atrocités du génocide arménien. Arrivé en France en 1925, il apprend le métier de menuisier, fonde deux revues littéraires, puis adhère en 1934 au parti communiste. En août 1943, il prend la direction militaire des FTP de la MOI parisienne, sous le commandement de Joseph Epstein. Suite à l’arrestation des vingt-trois membres du groupe Manouchian fin 1943, les Allemands placardent sur les murs de Paris l’Affiche rouge, outil d’une propagande qui stigmatise la présence d’étrangers et de Juifs parmi la Résistance française. Le 21 février 1944, les membres du groupe de Missak Manouchian sont fusillés au mont Valérien. Un poème de Louis Aragon, mis en musique et chanté par Léo Ferré, retracera cet épisode.

Lettre de Michel Manouchian à sa femme Mélinée

La lettre de Michel (ou Missak) Manouchian à son épouse Mélinée a été écrite le 21 février 1944 à la prison de Fresnes, quelques heures avant qu’il soit fusillé à 37 ans, au fort du Mont Valérien.ImageManouchian, né en Arménie, orphelin, avait été élevé dans un orphelinat du protectorat français de Syrie ; il est arrivé en France à 19 ans. Écrivain et poète, il a fondé 2 revues littéraires, et a traduit des auteurs français en arménien (Baudelaire, Verlaine et Rimbaud)

Militant communiste (responsable de la section arménienne de la M.O.I.), et résistant (commissaire militaire des FTP-M.O.I.), il est chef d’un groupe de résistants. Arrêté par la police française le 16 novembre 1943, il est condamné à mort, et exécuté, avec 22 membres de son groupe, le 21 février 1944.Image« Le 21 février 19 Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,

Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.ImageJe m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain.

Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement.

Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous…ImageJ’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse.Missak Manouchian, héros apatride de la RésistanceTous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi, à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possibles à mes parents en Arménie.

Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.ImageAujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis.

Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.

Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari. Michel ManouchianImageP.S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M. M. »

Héros et Martyrs de la Résistance – Le Groupe ManouchianImageDans l’après-midi du 21 février 1944, 23 membres d’un mouvement de Résistance communiste, les Francs Tireurs et Partisans – Main – d’oeuvre immigrée (FTP-MOI), sont exécutés au Mont Valérien. Le procès d’une journée de ces hommes et femmes, qui allaient devenir le Groupe Manouchian (du nom du chef de la section parisienne de l’organisation, l’activiste et poète arménien Missak Manouchian), avait fait l’objet d’une vaste campagne publicitaire dans la presse collaborationniste. La raison de la campagne était simple : sur les 23, 20 étaient des étrangers, et parmi eux, 11 étaient des Juifs. Le but de la campagne publicitaire était d’utiliser le groupe Manouchian pour dépeindre la Résistance comme une affaire communiste, étrangère et (plus précisément) juive. Le quotidien France-Soira titré sa couverture du procès avec : « Le procès des 24 terroristes judéo-communistes / Le Juif Rayman et Alfonso, complices de Missak Manouchian, racontent aux juges l’histoire du meurtre du Dr Ritter.

La campagne a atteint son apogée (et atteint l’immortalité) par la publication et l’affichage dans toute la France, dans les jours qui ont précédé l’exécution de l’Affiche Rouge. L’affiche demandait : « Des libérateurs ? Et, sous des photos de trains déraillés, un corps criblé de balles et une cache d’armes, répondait : « Libération ! Par l’armée du crime. Plus important encore, et plus au point de vue des nazis, les dix photos placées dans des cercles identifiant les membres du groupe et leurs « crimes ». « Alfonso – Espagnol rouge – 7 attaques » « Grzywacz – Juif polonais – 2 attaques, » « Rayman – Juif polonais – 13 attaques. » Au sommet du triangle inversé de photos, pointé par une flèche, figuraient les mots : « Manouchian – Arménien – Chef du groupe – 56 attentats 150 morts 800 blessés ».ImageAu lieu de les condamner, cette affiche devait perdurer et servir de mémorial au Groupe Manouchian.

Le Groupe a combattu les Allemands dans le cadre du FTP-MOI, une partie des plus grands Francs Tireurs et Partisans (FTP), et la continuation de l’organisation d’avant-guerre du Parti communiste français (PCF) pour les travailleurs immigrés, Main d’oeuvre immigrée . Leurs actions au début de l’occupation consistaient à saboter les usines travaillant pour les Allemands et à aider au retour des communistes immigrés dans leurs pays d’origine occupés pour rejoindre la Résistance.ImageÀ l’été 1941 (et à l’invasion de l’Union soviétique), les positions parfois ambiguës du PCF sur la résistance ont changé et, parallèlement au travail de propagande parmi les troupes d’occupation, la lutte armée est devenue l’ordre du jour. Le FTP-MOI en était le cœur à Paris.ImageIncendie dans des usines produisant pour les Allemands ; déraillement de trains; attaques contre des soldats allemands, toutes ont été menées par ces soldats de l’armée de l’ombre. Des fabriques de bombes ont été installées, des faux papiers ont été fabriqués; presses clandestines exploitées en yiddish, italien, espagnol, hongrois, arménien, roumain…

La branche parisienne du FTP-MOI, sous la direction de Missak Manouchian, s’est forgé une réputation d’audace à travers des actions d’envergure comme la tentative d’assassinat de von Schaumburg, commandant des troupes allemandes de Paris, et l’exécution réussie le 28 septembre 1944 du général SS Ritter, chef du détesté Service du Travail Obligatoire, le service allemand du travail forcé. Une idée de l’étendue de leurs activités peut être recueillie à partir des activités d’une seule journée, celles du 8 septembre 1943 (quelques semaines avant la capture du groupe) : déraillement d’un train sur la ligne Paris-Reims ; l’exécution de deux feldengendarmes à Argenteuil ; deux soldats tués à la porte d’Ivry ; un sergent tué rue de la Harpe ; deux autres Allemands ont tiré dans un lieu tenu secret.France Culture on X: "La France doit beaucoup à ce résistant venu d'ailleurs. Voici l'histoire de Missak Manouchian, héros arménien qui va entrer au Panthéon 80 ans après sa mort. https://t.co/RZ6MNdGaek" /Mais à l’été 1943, le groupe était en difficulté. Il commençait à apparaître que les Allemands et leurs auxiliaires français étaient à leurs trousses. Le PCF a éliminé la majeure partie de la résistance non immigrée, le FTP, de Paris, mais a laissé derrière lui le FTP-MOI. A cette époque, toute la Résistance armée à Paris se compose de plusieurs dizaines d’immigrés (durant les mois d’août à octobre 1943, ils comptent en moyenne 60 membres, dont 37 combattants), dont l’un des chefs a craqué sous la torture et donné aux autorités le informations dont ils avaient besoin pour suivre et capturer le groupe Manouchian. En novembre, tous ses membres avaient été capturés et interrogés et torturés dans les mois entre leur emprisonnement et leur procès en février 1944.

Ce sera la cause d’un scandale politique 40 ans après la fin de la guerre, avec la publication de plusieurs livres sur le Groupe Manouchian et la sortie du film « Des Terroristes en Retraite ». « Le PCF a-t-il sciemment abandonné ces étrangers à leur sort ? Auraient-ils dû être retirés de la ligne de tir? Ou les avantages l’emportaient-ils sur les risques, et était-il raisonnable d’espérer que ces hommes et ces femmes continueraient à trouver un moyen d’échapper à leurs poursuivants ? 75 ans après l'Affiche rouge, la mort de son dernier survivant Arsène Tchakarian vient rapppeler l'épopée des FTP-MOILe PCF avait des raisons politiques pour maintenir le Groupe Manouchian à Paris. Il devenait clair que les Alliés finiraient par gagner la guerre, ils avaient besoin d’avoir leurs combattants à Paris et leurs combattants les plus efficaces à Paris; le FTP-MOI. Pour preuve : dans les derniers mois avant la capture des FTP-MOI, Courtois, Peschanski et Rayski, dans leur livre Le Sang de l’Etranger , citent 40 actions à Paris et sa région. Abraham Lissner, membre du FTP-MOI, recense dans ses mémoires plusieurs centaines d’actions et d’articles de matériel militaire détruits. Après la capture du groupe Manouchian, il n’y a plus eu d’activité.

L’argument ne sera probablement jamais tranché, mais une chose est certaine : il n’y a pas d’autre exemple dans les annales de la résistance anti-nazie d’une participation et d’un sacrifice internationalistes aussi larges dans le mouvement de résistance d’un pays. C’est en reconnaissance de cela qu’un rassemblement est organisé chaque année en leur mémoire sur le lieu de sépulture de la plupart de leurs membres, le cimetière parisien d’Ivry. Et sur leurs tombes figurent les mots : « Mort pout la France ». Mort pour la France.

Les membres du groupe étaient :Celestino Alfonso — Espagnol
Olga Bancic — Roumain
Joseph Boczov — Roumain
Georges Cloarec — Français
Rina Dell Negra — Italien
Thomas Elek — Hongrois
Maurice Fingerczwajg — Polonais
Spartaco Fontano — Italien
Imre Glaz — Hongrois
Joans Geduldig — Polonais
Leon Goldberg — Polonais
Szlama Grzywacz — Polonais
Stanislas Kubacki — Polonais
Arpen Tavitian — Arménien
Cesare Luccarini — Italien
Missak Manouchian — Arménien
Marcel Rayman — Polonais
Roger Rouxel — Français
Antonio Salvadori — Italien
Willy Szapiro — Polonais
Amadeo Usseglio — Italien
Wolf Wajsbrot — polonais
Robert Wichitz — français

http://www.mont-valerien.fr/evenements/lactualite-du-mont-valerien/detail/actualite/le-21-fevrier-1944-execution-des-membres-du-groupe-des-ftp-moi-de-missak-manouchian/

https://www.histoire-immigration.fr/collections/missak-manouchian-heros-de-la-resistance

http://hidabbal.over-blog.fr/article-lettre-de-michel-manouchian-a-sa-femme-melinee-103472900.html

https://www.herodote.net/21_fevrier_1944-evenement-19440221.php

https://information.tv5monde.com/info/75-ans-apres-l-affiche-rouge-la-mort-de-son-dernier-survivant-arsene-tchakarian-vient-rapppeler

https://www.marxists.org/history/france/resistance/manouchian/manouchian-group.htm

https://www.executedtoday.com/2017/02/21/1944-missak-manouchian-and-21-french-resistance-members-laffiche-rouge/

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